La jeunesse est censée être le moteur du progrès, le fer de lance du développement et la force vive d’une nation. Pourtant, lorsqu’elle se retrouve en perte de repères, engluée dans un système où la précarité dicte ses choix, où l’absence d’idéaux forts l’empêche d’aspirer à un avenir meilleur, peut-elle encore revendiquer ses droits avec légitimité ?
Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène préoccupant : au lieu de s’organiser autour de luttes structurées pour défendre leurs intérêts, de nombreux jeunes se contentent de s’aligner derrière des mouvements de soutien, souvent guidés par des intérêts personnels plutôt que par une véritable quête de justice sociale. Ils deviennent des instruments entre les mains de politiciens et d’hommes influents, troquant leur voix contre des promesses creuses ou des avantages immédiats.
Une jeunesse qui quémande sa survie plutôt que de se battre pour son émancipation est une jeunesse vulnérable, exposée aux manipulations et incapable de peser dans le débat public. Revendiquer ses droits ne se limite pas à des slogans ou à des manifestations de circonstance ; c’est avant tout un combat intellectuel, une prise de conscience collective, un engagement profond pour le changement.
L’histoire nous enseigne que les grandes révolutions ont été portées par une jeunesse consciente, éduquée, mobilisée autour d’idéaux clairs. Si la nôtre veut avoir un impact réel, elle doit rompre avec la facilité et le fatalisme. Elle doit investir les espaces de réflexion, s’organiser, exiger des réformes et s’impliquer activement dans la construction d’un avenir durable.
Il est temps que cette jeunesse prenne ses responsabilités. Non pas en se laissant guider par ceux qui exploitent sa fragilité, mais en devenant elle-même le moteur du changement qu’elle réclame. Parce qu’un peuple qui ne sait pas ce qu’il veut est condamné à accepter ce qu’on lui impose.