Dans une déclaration rendue publique ce lundi, les Forces Vives de Guinée (FVG) ont réagi avec indignation à l’annonce officielle de la candidature du Général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. Elles qualifient cette décision de « parjure » et de « trahison nationale », estimant qu’elle viole la Charte de la Transition ainsi que les engagements pris devant le peuple de Guinée et la communauté internationale.
Selon la déclaration signée par l’une des principales plateformes politiques et sociales du pays, dont le FNDC, l’ANAD, le RPG Arc-en-ciel, le FFSG et d’autres structures membres, cette candidature constitue « un tournant funeste dans l’histoire du pays ». Pour les Forces Vives, celui qui s’était présenté comme « le restaurateur de la démocratie » en devient aujourd’hui « le fossoyeur ».
Les signataires rappellent que l’article 46 de la Charte de la Transition interdit formellement au président et aux membres du CNRD de se porter candidats à toute élection nationale ou locale organisée pour marquer la fin de la transition. De même, elles citent l’article 25 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui interdit aux auteurs de changement anticonstitutionnel de gouvernement de participer à des scrutins destinés à rétablir l’ordre démocratique.
Les FVG dressent également un bilan sombre de la gouvernance actuelle, évoquant « des violations massives des droits de l’homme, une instrumentalisation de la justice, une corruption endémique et des restrictions des libertés publiques ». Le communiqué mentionne en particulier « l’assassinat impuni de plus de 60 jeunes manifestants, les disparitions forcées, les détentions arbitraires et les cas de torture ».
Face à cette situation, les Forces Vives déclarent ne pouvoir « cautionner le parjure et la confiscation du pouvoir par les armes ». Elles rejettent donc « avec la plus grande fermeté » la candidature du Général Mamadi Doumbouya et appellent le peuple de Guinée à se mobiliser « massivement, dans la dignité et la détermination » pour défendre les acquis démocratiques.
« Quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr pour l’esclavage. »
Les Forces Vives de Guinée affirment ainsi leur volonté de poursuivre la lutte pour une transition apaisée, le respect de la Charte et la tenue d’élections libres et inclusives, afin de permettre au peuple guinéen de choisir librement ses dirigeants.


