Dix ans après les douloureux événements survenus à la fin de la campagne présidentielle de 2015, les commerçants de la gare routière de Madina continuent de réclamer justice. À travers leur président, M. Ibrahima Tall, ces victimes de pillages et de destructions lancent un nouvel appel aux autorités pour une réparation effective des préjudices subis.
Selon le président de l’Association des commerçants de Madina gare routière, 404 boutiques et kiosques ont été touchés lors des violences postélectorales. Les constats effectués en 2016 révèlent des pertes considérables, réparties par zones.
« Les pertes s’élèvent à un total de 144 738 718 880 francs guinéens, sauf erreur ou omission », a précisé M. Tall.
« Nous demandons aux autorités de reconnaître nos droits et de procéder à la réparation des dommages que nous avons subis. »
Répartition des victimes et des pertes par zone :
Zone A : 33 victimes – 2 571 129 500 GNF
Zone B : 31 victimes – 4 582 066 000 GNF
Zone C : 40 victimes – 7 132 186 500 GNF
Zone D : 18 victimes – 2 313 750 000 GNF
Zone E : 29 victimes – 4 442 053 000 GNF
Zone F : 62 victimes – 12 445 460 000 GNF
Zone G : 18 victimes – 3 658 183 000 GNF
Zone H : 29 victimes – 5 135 405 754 GNF
Zone I : 14 victimes – 64 968 184 595 GNF
Zone J : 67 victimes – 3 411 704 000 GNF
Zone K : 40 victimes – 3 465 418 545 GNF
Zone L : 48 victimes – 613 178 000 GNF
Une procédure judiciaire engagée depuis 2015
Une action judiciaire a été introduite depuis le 19 décembre 2015 devant le tribunal de première instance de Conakry 3 contre les communes de Matam, Matoto et le Gouvernorat de la Ville de Conakry, considérés comme des démembrements de l’État, <<conformément à l’article 280 du Code des collectivités locales>>.
Un appel au gouvernement pour une solution équitable
À l’occasion de ce dixième anniversaire, les victimes ont tenu une conférence de presse afin d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale, ainsi que celle des organisations de défense des droits de l’homme, sur leur situation.
« Nous avons entendu l’appel au pardon lancé par l’ancien président de la République, le Pr Alpha Condé. Mais nous exigeons d’abord la réparation avant le pardon », a déclaré Ibrahima Tall.
Les commerçants affirment s’inscrire dans la dynamique d’apaisement et de réconciliation nationale. Ils appellent les autorités actuelles à user de bonne foi pour réparer les dommages civils et restaurer la confiance entre les citoyens et l’État.


