Ce n’est plus un secret de Polichinelle pour les Guinéens : s’accaparer des projets d’autrui est devenu une habitude, tant chez les gouvernants que dans le secteur culturel.
Le cas qui nous intéresse aujourd’hui concerne le slogan « Old School » en Guinée. Ce projet, créé en 2012 par l’artiste Passy Racine Diallo, alias Jah Foul ( Ex sociétaire du groupe Noir sacré), visait à mettre en avant la culture guinéenne tout en célébrant l’âge d’or du hip-hop guinéen et ses anciens rappeurs. L’artiste avait organisé la 1ère Édition 2015 et la 2ème Édition au Night Club Crysber et de surcroît toute la Guinée est au courant de ces événements. Ces soirées se sont déroulée autour de ce concept » Old School », dont les images témoignent encore aujourd’hui.
Malheureusement, le plagiat semble être devenu une pratique courante chez certains acteurs culturels. Récemment, une affiche intitulée « Soirée Old School », prévue le 11 janvier 2025 à la plage de Camayenne, a commencé à circuler sur les réseaux sociaux. Cet événement est organisé par un DJ guinéen, qui, ironie du sort, était l’un des administrateurs du projet initial.
![Le peuple a le dos large, l’élite a les dents longues [Par Tibou Kamara]](https://www.lejeune224.com/wp-content/uploads/2025/04/tibou_5_3-120x86.jpg)
Le problème ? Ce DJ a repris non seulement le nom du projet, mais également son contenu et ses objectifs : faire revivre les hits des années 80, 90, 2000 et 2005. Aucune modification, aucune innovation. Pourtant, copier un projet sans y apporter une valeur ajoutée montre un manque criant de créativité.
Plutôt que de s’approprier le fruit du travail de son mentor, ce DJ aurait dû solliciter l’accord de l’ancien sociétaire du groupe de Rap Noir Sacré ou, mieux encore, l’associer officiellement au projet.
Selon certaines sources, le DJ aurait même obtenu l’aval du ministre de la Culture, Moussa Moïse, pour organiser cette soirée. Cependant, il semblerait qu’il n’ait pas informé ce dernier de l’origine réelle du projet.
En attendant la réaction de Passy du groupe NoirSacré, nous souhaitons attirer l’attention des Guinéens sur ce fléau qui prend de l’ampleur : des créateurs passent des nuits blanches à concevoir des projets, pour être ensuite trahis par des personnes qu’ils considèrent comme des amis. Cette pratique est une forme d’arnaque et de trahison qui ne mérite aucune indulgence.
Moussa Soumah
