Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) coordonne un vaste programme pour étendre l’enregistrement numérique des naissances au Nigeria, où près de 16 millions d’enfants n’avaient aucun certificat en ce sens en 2022. Une situation aux multiples conséquences néfastes pour le développement du pays le plus peuplé d’Afrique (230 millions d’habitants). Explications.
Au Nigeria, l’Unicef poursuit ses importants efforts pour tenter d’étendre l’enregistrement numérique des naissances à tous les enfants de moins de 5 ans.
En 2022, on comptait près de 16 millions d’enfants qui n’avaient jamais reçu de certificat de naissance, selon les estimations de cette organisation des Nations unies.
Pour remédier à cette situation qui représente un frein au développement et à la planification dans le pays le plus peuplé d’Afrique, l’Unicef a travaillé main dans la main avec les agences étatiques pour permettre l’enregistrement et l’identification des citoyens dès leur naissance. Un processus qui doit s’étendre à toutes les régions du Nigeria d’ici la fin de l’année 2024.
Un travail de fond
Près de 8 millions d’enfants naîtraient chaque année au Nigeria. Mais bon nombre d’entre eux ne sont jamais enregistrés à la naissance. Et s’ils le sont, c’est parfois à la main, dans des registres papiers qui risquent de se dégrader ou de se perdre au fil du temps.
L’Unicef mène désormais un travail de fond, pour former près de 23 000 volontaires au nouveau système d’enregistrement numérique des naissances.
Ces personnels vont notamment être déployés dans quelques 10 000 centres de santé à travers le Nigeria, particulièrement dans les zones les plus reculées, où l’enregistrement des naissances est très faible.
Plus récemment, l’Unicef a déclaré que chaque enfant enregistré obtiendrait un numéro national d’identité, en plus d’un certificat de naissance numérique.
Ce numéro national d’identité a été introduit en 2021 par les autorités nigérianes et il est devenu obligatoire pour ouvrir un compte en banque ou obtenir une carte SIM dans le pays.
La collecte de ces données est cruciale pour permettre de mieux planifier l’achat et la distribution de médicaments ou la construction d’infrastructures de base.
L’enjeu est aussi de s’assurer que les enfants qui viennent au monde au Nigeria deviennent des citoyens de plein droit dans leur pays.
« Tous les enfants doivent avoir un nom et une nationalité »
Ce premier enregistrement peut en outre faciliter les démarches administratives futures, selon Ibrahim Sesay, chef de la protection de l’enfance pour l’Unicef Nigeria.
« La numérisation des certificats de naissance représente une avancée majeure dans la protection des données, confirme-t-il au micro de Liza Fabbian. Ça va permettre d’améliorer le stockage des informations, mais c’est aussi une solution pour les transférer plus facilement d’un service administratif à l’autre ».
Il poursuit : « Ensuite, ça va faciliter l’attribution d’un numéro national d’identité pour chaque citoyen. Ce numéro pourra ensuite être utilisé par d’autres prestataires de service, par exemple dans le système de santé, pour vérifier qu’un enfant a bien été vacciné, ou bien au moment de son inscription à l’école. Et puis, à l’entrée dans l’âge adulte, ces informations pourront aussi faciliter l’obtention d’une carte nationale d’identité, ou bien l’ouverture d’un compte en banque. »
Ibrahim Sesay conclut : « Pour l’État, cela donne des informations précieuses sur la répartition démographique, pour mieux comprendre où les services de base doivent être implantés, qu’il s’agisse de construire des écoles, ou d’autres infrastructures. Tous les enfants doivent avoir un nom et une nationalité. Et ce droit est vraiment conditionné par l’enregistrement à la naissance et la production d’un certificat. »
RFI