À l’occasion de la traditionnelle montée du drapeau national mardi 6 août, le président de la transition a confirmé ce qui était encore au stade de « rumeurs » : selon lui, des officiers et des soldats en complicité avec des terroristes auraient planifié des attaques afin de prendre le pouvoir. Certains officiers sont déjà aux arrêts, selon lui.
Dans la cour du palais de Koulouba de Ouagadougou et dans un discours de 6 minutes, le capitaine Ibrahim Traoré a souhaité « donner la bonne information » à la dizaine d’employés de la présidence qui l’entoure. Par cette prise de parole, il a avancé souhaiter faire taire les rumeurs et a parlé de tentative de déstabilisation fomenté, selon lui, par une cellule dirigée par des services de renseignement occidentaux depuis un pays voisin. C’était devant les caméras de la télévision nationale RTB.
Selon le capitaine Ibrahim Traoré, des officiers, des forces de défense et de sécurité en complicité avec des terroristes étaient à la manœuvre depuis l’extérieur du pays. Ajoutant que le plan de déstabilisation prévoyait également un recrutement d’agents dans les rangs des forces armées burkinabè.
Des assassinats ciblés, et des attaques « lâches » au sein des forces armées et des acteurs de la veille citoyenne étaient en préparation, a expliqué le capitaine Traoré devant le personnel de la présidence : « Nous avons contenu la situation », a fait savoir le chef de l’État, qui précise que plusieurs personnes ont déjà été arrêtées.
Selon les déclarations d’Ibrahim traoré « ces opérations de déstabilisation » devaient débuter fin mai et mettraient en cause des officiers de l’armée établis à l’extérieur.
Aucun nom ou grade des arrêtés n’ont été officiellement révélés
Le 20 juin dernier et après être resté « caché durant plusieurs jours » le capitaine Ibrahim Traoré avait pourtant assuré lors d’un conseil des ministres qu’il n’y avait eu aucun mouvement d’humeur dans l’armée ni aucune mutinerie dans les jours qui précédaient. La présidence a annoncé qu’une dizaine de personnes auraient été arrêtés sans que leur identité, ni grade n’ait été révélés officiellement.
Selon d’autres sources sécuritaires, l’enlèvement du lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, ex-commandant des opérations dans le cadre de la lutte antiterroriste, serait lié à cette affaire.
Plusieurs officiers partis en stage ou en mission hors du Burkina Faso ont été sommés de regagner le pays. Les mêmes sources font savoir que plusieurs d’entre eux ont été interpellés dès leur descente d’avion à l’aéroport international de Ouagadougou.
Le capitaine Ibrahim Traoré met en garde les auteurs et commanditaires des projets de déstabilisation : « Nous n’allons pas hésiter un seul instant à agir comme il le faut pour l’intérêt supérieur du Burkina Faso », a-t-il insisté.
Avec RFI