Emmanuel Macron a écarté hier soir d’un revers de la main l’hypothèse d’un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP). Logiquement, cette décision provoque la colère dans les rangs de la gauche et des écologistes. Les chefs de parti du NFP et leur candidate pour Matignon, Lucie Castets, se succèdent dans les médias depuis ce matin pour protester contre la position du chef de l’État.
« Le déni de démocratie est grave ! », a asséné Lucie Castets qui a demandé mercredi au président Emmanuel Macron de « prendre ses responsabilités » et de la nommer à Matignon. Mais Emmanuel Macron n’a même pas daigné prononcer son nom mardi soir, après sa désignation comme candidate du NFP au poste de Première ministre. Le chef de l’État a rompu hier le silence qu’il observait depuis le deuxième tour des législatives à l’occasion d’une interview sur France 2, Franceinfo et France Inter. Le Nouveau Front populaire, arrivé en tête au second tour des législatives avec 182 députés, n’a « pas de majorité » à l’Assemblée nationale, a martelé Emmanuel Macron.
Une attitude pas à la hauteur du moment, selon la patronne des Écologistes. « On dirait mon fils de cinq ans quand il triche au Monopoly Junior ! Quand autant de Français s’intéressent à la politique, lui leur dit « ben non, on attend ! » Ce n’est pas possible !, a tancé Marine Tondelier. Il ne peut pas faire comme si de rien n’était jusqu’à mi-août, a-t-elle jugé, balayant l’idée d’une trêve olympique. On est capables de faire deux choses en même temps, c’est-à-dire de regarder la finale du 400 mètres haies et de composer un gouvernement. »
Emmanuel Macron doit laisser à un gouvernement du Nouveau Front populaire la possibilité de faire ses preuves, estime quant à lui le coordinateur des Insoumis, Manuel Bompard : « La logique consiste en ce qu’il appelle la personnalité que nous lui proposons pour constituer un gouvernement, que nous commencions à mettre en place notre politique. Si ensuite une majorité de députés à l’Assemblée nationale considère qu’un tel gouvernement doit être censuré, c’est leur responsabilité de le faire. »
Et si le chef de l’État persiste à refuser l’hypothèse NFP ? Le leader communiste Fabien Roussel promet une réaction : « Ce président de la République se moque de nous ! Il ne va pas changer de politique parce que c’est les Jeux. On se croirait dans la Rome antique. C’est honteux et scandaleux, alors oui, nous allons faire appel aux Français. »
Des mobilisations qui pourraient intervenir pendant les Jeux olympiques : il n’y a pas de trêve qui tienne, avertit le NFP, alors que des préavis de grève ont d’ores et déjà été déposés par plusieurs syndicats.
Avec RFI