Les barrages se multiplient pour contrecarrer le glissement du chronogramme de la transition en Guinée. La majeure partie des acteurs sociopolitiques ne sont pas prêts à laisser le CNRD, au pouvoir depuis le 5 septembre 2021, diriger le pays au-delà du 31 décembre 2024.
En 2022, la junte au pouvoir et la CEDEAO avaient trouvé un accord de 24 mois comme durée de la transition. Cet accord devrait se terminer en cette fin année après l’exécution des 10 points de transition par le régime militaire.
Au cours de ses communications médiatiques, le premier ministre, Amadou Oury Bah, a affirmé et réaffirmé que le délai initialement prévu pour la fin de la transition ne serait pas <<respecté.>>
Bien que dissout par les autorités guinéennes, le FNDC, une organisation de la société civile, s’oppose lui aussi <<fermement>> à la prolongation de la transition. Pour les responsables de cette structure qui a mené le combat contre le 3ème mandat d’Alpha Condé, prolonger la transition dans cette <<instabilité sociopolitique>> revient à prolonger la <<souffrance>> du peuple de Guinée.
Lors d’un point de presse ce mardi 21 mai à la minière, Ibrahima Diallo, membre du FNDC, a fait savoir que la communication du premier ministre par rapport à un glissement du chronogramme de la transition est <<alarmante.>> Il estime que Bah Oury devrait faire appel aux forces vives, dès sa nomination pour un dialogue constructif.
<<Le dialogue est l’arme des plus forts, il permet d’entretenir la paix et la cohésion
sociale, il pemet également d’obtenir des solutions et des perspectives qu’on ne
peut pas obtenir dans l’unilatéralisme, la force et le mépris>>, a t-il mentionné.
Et d’ajouter :
<<A son âge et avec son parcours, Bah Oury devrait consacrer son séjour à la
primature pour rechercher, dans la mesure du possible, des solutions pour
contribuer à apaiser la transition dans I’intérêt général, plutôt que de privilégier
ses propres intérêts et sa longévité à la primature au détriment de la paix et de la
stabilité du pays. Il a le choix entre trouver sa place du bon côté de l’histoire ou graver son nom dans les pages sombres de l’histoire de cette transition>>, a indiqué Ibrahima Diallo qui annonce par ailleurs le retour des manifestations si le chronogramme glisse.
<<Je le dis ici et au nom du FNDC, que nous nous opposerons fermement à toute
idée de glissement de la transition par tous les moyens légaux, y compris les
manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du
territoire national.>>
Le FNDC, à travers Ibrahima Diallo a annoncé l’ouverture des consultations dans les jours à venir avec les acteurs socio-politiques, les citoyens pour décider ensemble des stratégies à mettre en place pour barrer la route aux autorités de la transition dans leur volonté de rester au pouvoir après l’expiration du délai qui leur a été accordé.