Le problème d’électricité en Guinée a fait l’objet d’un échange ce jeudi entre Amadou Thierno Diallo, ancien ministre de la coopération et de l’intégration africaine du gouvernement de 2021 et des journalistes.
Depuis 30 ans, la Guinée peine à investir dans le secteur de l’énergie. Les matériels et les infrastructures sont venus vétustes à cause du manque d’entretien. Résultats, une bonne partie du territoire privé d’électricité.
Devant la presse ce 04 avril, Amadou Thierno Diallo a abordé plusieurs problèmes qui impactent le secteur depuis des décennies. Pour lui, ce problème énergétique qui dure dans le temps, ne peut être résolu en urgence.
<<30 ans de retard a besoin d’un gros programme d’investissement pour le rattraper si jamais on peut le rattraper. Ensuite, nous avons une vétusté des installations et des infrastructures. je parle des réseaux de distribution. parce que, même si on produit de l’électricité, on introduit dans les réseaux, il y a des moments, ça n’arrive pas aux consommateurs. parce qu’un câble a pété, un transporteur a sauté. Il n’y pas suffisamment de capacités même dans les réseaux de transports. Il y a par exemple Souapiti, à un moment donné, on ne pouvait pas injecter plus de 30MW dans le réseau de transports alors que les charges sont à Conakry>>, a indiqué Amadou Thierno Diallo qui poursuit.
<<Il n’y pas une vérité de prix. Le coût de revient est au dessus du prix d’achat. C’est-à dire, 80% des clients d’EDG sont facturés au forfait. beaucoup de factures restent impayées du fait d’une mauvaise gestion. Avec cela, est ce qu’on peut mettre en place un équilibre financier si on ne sait même pas, ce que le consommateur consomme?>> s’est il interrogé.
Pour palier ce déficit énergétique, il propose la privation du secteur.
<<L’EDG dans sa structure actuelle a fait ses preuves et l’Etat subventionne cette entreprise à coût de milliards chaque année. Une proposition de solutions, c’est de dire qu’il faut ouvrir le secteur à la concurrence. Il faut d’abord séparer les 3 fonctions: la production, le transfert et la distribution. la Guinée a environ 6000 MW du potentiel hydroélectricité. Donc, il faut ouvrir ce potentiel aux secteurs privés. Il y a trop de pouvoir entre les mains de l’EDG, il faut changer la donne. Si tous ces pouvoirs restent au niveau d’une société, il faut qu’elle ait une obligation de résultat.>>