Le Burkina, le Mali et le Niger ont annoncé dans un communiqué officiel conjoint leur retrait de la Cédéao avec effet immédiat. Après l’annonce de ce retrait, la Cédéao se dit prête à une « solution négociée », dans un communiqué publié ce dimanche 28 janvier.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays dirigés par des juntes militaires, ont annoncé ce dimanche 28 janvier qu’ils quittaient la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avec effet immédiat.
L’annonce a été faite simultanément, dans les journaux de la mi-journée, sur les antennes des télévisions publiques des trois pays. Le communiqué commun est signé par le Malien Assimi Goïta, le Burkinabè Ibrahim Traoré et le Nigérien Abdourahamane Tiani. Influence étrangère, manque d’appui dans la lutte contre le terrorisme, sanctions économiques inacceptables… les arguments pour annoncer ce départ de la Cédéao sont développés dans le communiqué, lu au Mali, par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.
Leurs Excellences le capitaine Ibrahim Traoré, le colonel Assimi Goîta et le général de brigade Abdourahamane Tiani, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest.
L’annonce faite simultanément dans les trois capitales donne le sentiment d’une décision qui a été mise en scène, souligne notre correspondant régional, Serge Daniel, car dans un premier temps, les chefs des juntes du Niger, du Burkina, ont reçu une délégation des trois pays. Ensuite, c’est le même communiqué qui a été lu, simultanément à Bamako, à Niamey et à Ouagadougou.
Par ailleurs, ce qui frappe, c’est que lors du dernier sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui s’est tenu à Abuja au Nigeria, cela circulait déjà. Deux diplomates des trois pays concernés qui étaient venus discuter dans les couloirs avec les autorités et les responsables de la Cédéao (bien que leurs pays soient suspendus) menaçaient déjà et disaient : « Vous allez voir, nous sommes capables de claquer la porte de la Cédéao si on ne nous comprend pas ».
Dans le communiqué, les trois dirigeants parlent donc d’ingérence de puissances étrangères, de non-assistance de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme et des sanctions qui frappaient durement leurs pays pour justifier cette décision.
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Il faut quand même rappeler que le Niger, le Burkina et le Mali sont toujours membres de la Cédéao parce que les textes sont clairs : il y a un délai de retrait. C’est-à-dire que si vous notifiez aujourd’hui que vous partez, que vous claquez la porte, vous ne pouvez partir effectivement que dans un an.
Les trois pays, confrontés à des problématiques similaires d’insécurité, de jihadisme et de pauvreté, ont des relations tendues avec la Cédéao depuis que des militaires y ont pris le pouvoir par la force, en 2020 au Mali, en 2022 au Burkina Faso et en 2023 au Niger.
La Cédéao essaie d’endiguer les coups de force et de pousser au retour le plus vite possible des civils au pouvoir. Elle a pris de lourdes sanctions contre le Mali et le Niger et est allée jusqu’à menacer de recourir à la force dans ce dernier pays. Elle a suspendu les trois pays de ses organes.
La Cédéao pête à négocier
Dans un communiqué, publié ce dimanche 28 janvier, la Cédéao se dit prête à trouver une « solution négociée » après l’annonce de retrait de l’organisation du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Ces trois pays sont « des membres importants de la Communauté » qui « reste engagée à trouver une solution négociée à l’impasse politique » créée par l’annonce de leur retrait dimanche dans un communiqué commun. La Cédéao dit attendre encore « la notification formelle et directe » de cette décision.
Rfi