La crise du 18 décembre à Conakry, touche aujourd’hui la plus part des secteurs clés de la vie nationale. C’est le cas du transport et des entreprises qui mettent en congé technique la majeure partie de leurs employés.
La crise a commencé à Kaloum, suite à l’explosion du dépôt de carburant de la société guinéenne des pétroles en décembre dernier. Mais présentement, c’est toute la Guinée qui souffre des conséquences.
<<La crise ne peut pas être dissociée de l’existence de l’être humain. Elle fait partie du destin de l’homme. Le problème, ce n’est pas l’existence de la crise. Mais c’est comment tirer des leçons. Car, il y a les remèdes pour toutes les crises. Et le prophète Mohamed PSL l’a dit dans un de ses hadiths>>, a indiqué Dr Abdourahamane Fadiga, enseignant chercheur au département langue et civilisation arabe à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia que nous avons interrogé ce mercredi 10 janvier 2024.
Pour parler de cette crise que la Guinée traverse depuis bientôt un mois, le côté religieux n’est pas à occulter. Car, Tout ce qui arrive à l’homme, selon les livres saints était prescrit bien avant sa naissance.
C’est pourquoi, Dr Fadiga, regrettant ce qui est arrivé à la Guinée dans la nuit du 18 au 19 décembre 2023, donne quelques comportements qu’un croyant doit avoir lorsque son pays est en crise. Premièrement, il s’agit d’avoir <<une source d’information fiable>> débarrassée de toute intoxication pour éviter d’aggraver la situation.
Ensuite, <<confier la gestion de la crise aux spécialistes>> pour éviter les diversions dans les démarches. Renseigne Dr Fadiga qui continue son raisonnement en ces termes.
<<troisièmement, c’est la transparence dans la gestion de la crise. C’est-à dire donner l’ampleur de la crise à la population pour qu’elle soit au même niveau d’information que ceux qui gèrent la crise. Il faut également sensibiliser les citoyens en leur montrant les efforts fournis par l’Etat et les tiers pour atténuer les conséquences.
Quatrième élément, c’est d’unir tous les efforts utiles pour trouver une solution. Il ne faut jamais négliger les efforts des uns et des autres.
Cinquième élément, c’est l’empathie et la compassion entre les citoyens de ce pays. Nous devons avoir de l’empathie envers les sinistrés comme ce qui a été fait par des citoyens le jour de l’explosion. Et ça doit continuer. Aujourd’hui, on assiste à beaucoup de choses.
Un citoyen qui vend un litre d’essence à 40 mille, c’est vraiment déplorable et lui, il n’est dans la logique du développement du pays. Donc, cela doit cesser.
Sixième aspect, c’est la résistance et la résiliation. Un citoyen ne doit pas perdre la foi en Dieu quelles qu’en soient les circonstances. Il doit toujours croire au destin comme nous enseigne le coran>>, a t-il précisé.
Et d’ajouter:
<<Septième élément, c’est de chercher à comprendre les causes profondes de la crise. L’Etat, depuis le début, avait dit que les enquêtes sont ouvertes. Il faudrait qu’elles aboutissent pour qu’on sache les vraies causes de cette crise afin qu’on y trouve des solutions.
Huitième élément, c’est de se repentir pour avoir les grâces d’Allah. En Guinée, on oublie souvent. On ne met pas dans nos projets Dieu. On est là aujourd’hui, en train de chercher les causes partout sans même penser que peut-être nous sommes responsables de ce qui se passe. Dieu a dit dans le coran: « que tout ce qui vous arrive est l’effet de ce que vous avez fait par votre main ». Donc en quelques sortes, la responsabilité et la bêtise humaine sont engagées. Il faut qu’on demande pardon à Dieu>> nous dit-il avant d’évoquer le dernier élément qui est la sincérité dans la repentance envers Dieu et les humains.
<<La crise en Guinée n’a pas commencé aujourd’hui. Ça fait très longtemps. Il y a les crises sociales mais aussi politiques. Aujourd’hui, il y a des voisins qui ne se parlent pas à cause de la politique ou autre. Cela n’est pas du tout normal. Les conditions de la repentance, c’est d’avoir le regret de ce que tu as commis comme acte dans le passé et de ne plus le répéter.>>
Souvent ces explications religieuses ne sont pas prises en compte au cours des débats lorsqu’il y a une crise. Ce que regrette Dr Abdourahamane Fadiga. C’est pourquoi, il invite tout le monde à mettre Dieu dans son projet.
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