Les élections présidentielles de 2010 et de 2015 suscitent jusque là, des diversences au sein des leaders politiques guinéens.
Pour rappel, à la fin de la transition du CNDD, des élections présidentielles ont été organisées par les militaires au pouvoir à l’époque pour élire un président démocratiquement.
Au sortir de ces élections à deux tours, c’est le professeur Alpha Condé du RPG qui a été porté à la tête du pays qui sera encore réélu en 2015 dès le premier tour.
Depuis cette date, L’UFDG, l’un des partis politiques qui a participé à ces courses et qui en est sortie 2ème, ne cesse pas de réclamer sa <<victoire>> à chaque fois que l’occasion se présente à son président et certains de ses responsables.
En interview ce vendredi 29 décembre avec nos confrères de reflet guinée, le porte-parole du PEDN, un parti politique qui a également participé à ces élections, s’est montré catégorique face aux déclarations qui donnent le trophée de la victoire des élections de 2010 au candidat de l’UFDG.
<<Je vais être ferme là-dessus. L’UFDG n’a jamais gagné une élection présidentielle en Guinée>>, a mentionné Mohamed Cissé qui retrace ensuite, les démarches menées par sa formation politique auprès de certains leaders dont Cellou Dalein Diallo, pour <<une marche commune>> après le premier tour de 2010.
<<Le président ( Lansana Kouyaté) a envoyé une sorte d’esquisse pour présenter la structure que la collaboration pourrait prendre si jamais les candidats étaient intéressés à la marche commune avec le PEDN. Le document arrive au président de l’UFDG, il était question de traiter confidentiellement dans un premier temps. Mais non seulement il l’a ouvert devant les missions du PEDN mais, il a passé le document à celui qui était assis à ses côtés. Celui-ci aussi a lu. Ça, c’est le premier signe de rejet.
Ensuite, il est venu chez le président du PEDN. Il a été accueilli par l’équipe du protocole. L’un d’entre eux a dit: le grand Cellou chez nous. Il (Cellou) a dit, je ne suis pas venu pour des voix. Finalement, il dit au président qu’il est venu simplement lui demander de l’accompagner>>, nous informe t-il. Puis, il continue.
<<Si nous l’attendons dire qu’il est venu vers lui tout en insinuant que le PEDN a choisi l’ethnie parce que, c’est le fond du débat, c’est pour vous dire qu’il n’y a aucune réalité dans ce qui a été présenté>>, a précisé Mohamed Cissé.
Sur une prétendue <<victoire>> en 2010 du Candidat de l’UFDG, le premier responsable de la communication du PEDN demontre <<la réalité des chiffres>> qui est en défaveur de Cellou Dalein Diallo.
<<Le candidat de l’UFDG est arrivé avec 770 000 et quelques de voix avec 43% et quelques voix. Au second tour, il a presque doublé cela. C’est-à dire 1.300.000 et quelques voix et avec 5% de plus. C’est-à dire, il s’est retrouvé autour de 47%. C’est à lui d’expliquer aux guinéens, comment il a presque doublé le nombre de votants en sa faveur mais pareillement, son pourcentage n’a évolué que de 5%?
Leur argument fondé sur les pourcentages ne tient à rien. C’est la méconnaissance de la réalité des chiffres>>, indique Mohamed Cissé.
Et d’ajouter :
<<Il y a 3.700.000 et quelques inscrits, l’ensemble des voix bénéficiées ne déplaçaient pas 1.500.000 le premier tour. Au second tour, ceux qui ont voté, c’était 2.800.000 et quelques. Dans ce nombre, c’est comme s’il y a eu 1.000.000 de votants de plus par rapport au premier tour. Donc, il ne peut pas dire avec cette réalité qu’il a gagné. Pour les deux élections dont le PEDN reconnaît l’existence, c’est-à dire 2010 et 2015, l’UFDG n’a jamais gagné>>, persiste t-il.
Sur le combat politique de Lansana Kouyaté, président du PEDN, comparativement à celui de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG Mohamed Cissé affirme que <<Cellou n’a pas plus souffert que Lansana Kouyaté>> bien que tous les deux ont occupé des postes de responsabilité en Guinée et ont subi des atrocités à un moment donné de l’histoire.
<<La différence est que, le premier (Cellou) aime dire toujours qu’on lui a fait du mal, le second ( Lansana Kouyaté) estime que ça fait partie du parcours politique>>, a t-il dit avant de poursuivre.
<<En 2012 déjà, le premier leader empêché de rentrer dans une ville du pays, c’est Lansana Kouyaté. Ce n’est pas le président de l’UFDG. Quand il y a eu crise à Fria avec la fermeture de l’usine, la population était dans une certaine de détresse. Et, il a mobilisé les moyens pour aller soutenir comme il en a été le cas pour le drame de Kaloum. On l’a arrêté avec sa délégation à l’entrée de Fria. Deuxièmement, la même année, Lansana Kouyaté a été empêché de rentrer à Kankan. Dans la ville, pour une manifestation culturelle autorisée, ils sont venus jeter des gaz sur des populations. C’était la première fois qu’on jette des gaz dans une mosquée.
Cela n’a pas commencé à Bambeto, il a commencé à Kankan. Mais nous, compte tenu de la qualité d’homme d’Etat de notre président, on ne peut se permettre d’utiliser cela comme objet de victimisation. Parce que, c’est le fait de beaucoup de politiques. Et quand on se victimise, ça peut avoir de la sympathie des gens mais, pas le pouvoir. Donc celui qui a beaucoup souffert, c’est Lansana Kouyaté.>>